Traces ou effacements, des signes incertains apparaissent ou disparaissent, dans un doute entre devenir et non-être. Oblitération, fracturation, morcellement, recouvrement, toute syntaxe s’abolit dans la fragmentation même. Aucun paradigme ne peut plus s’installer : seulement quelques effets de brisement et de bruit. Est-ce naufrage? Ou fonte des glaces? Tout devient morceaux de continents dérivants, et entre eux naissent de nouvelles pistes, effets de réseaux, isthmes et passages. C’est une fin probable des écritures, des fictions, des poèmes, et même des alphabets, une fin problable du langage, pour retrouver la pulvérulence abyssale des galaxies et des atomes.
Sans titre, du projet « Dis/appear », technique mixte sur toile, 150 x 150 cm, 2013
Dark energy
Le destin des énergies est dissimulé par les flux qui les animent. Dark energy est un simulateur de captation d’énergies noires, au travers d’une matière dense et parfois saturée où les forces obscures et les puissances négatives s’activent, ébullitionnent, se fissurent, entrent en collision, en transport, ou s’absentifient, révélant d’autres tensions plus énigmatiques, inversant le cours de la matérialité, donnant au vide un pouvoir créateur. Il semble qu’on voyage dans une incommensurabilité de l’espace, dans un ensemble où les formes ne s’arrêtent sur aucun rivage connu, mais s’aventurent vers des espaces sidéraux, des nuages de scories, des tourbillons et des trous noirs, qui jouent le rôle pour le regard d’attracteurs étranges, où l’on guette à travers le chaos, après quelque mouvement enveloppant, un océan, un paysage de ruine, une figure, un lambeau de vêtement, ou une forme animale, aile d’oiseau ou papillon… Des signes et des relevés, des configurations de trajectoires incertaines rythment ce chaos producteur, comme si le voyage fragmenté, fractal, aurait pu aller à l’infini, sans ces sauts abrupts, ces ruptures, ces retournement d’une anti-matière où réside la source des imaginaires. Évidemment, on pourrait croire que Dark energy ne s’intéresse qu’à l’espace astronomique, ou aux phénomènes météorologiques, mais il n’en est rien : il se veut aussi une modélisation esthétique de l’espace social, des phénomènes économiques et politiques, ou militaires ; il interroge aussi la mode, les langages et le son.
(4 X ), Sans titre, du projet « Dark energy », technique mixte, 200 x 200 cm, 2012
Sans titre, du projet « Dark energy », technique mixte sur toile, 210 x 140 cm
Sans titre, du projet « Dark energy », technique mixte sur toile, 210 x 140 cm
Sans titre, du projet « Dark energy », technique mixte sur toile, 210 x 140 cm
Light gravity
Light gravity cherche à établir une nouvelle densité des corps et des phénomènes à partir d’autres paramètres déliés des traditionnelles lois de la pesanteur. Prévilégiant les matériaux non massifs, les miroitements, les reflets, les brillances aux grains multiples, la surface picturale ou les objets jouent avec la suspension, l’envol, ou la chute libre, le flottement, la marche en apesanteur…. Ces phénomènes n’ont rien de paranormal, mais sont des explorations aux limites des frontières de stabilité qui seraient désignées comme des artefacts, alors que cette nouvelle configuration apparaît comme une matrice expérimentale de nouveaux déplacements d’une incommensurable liberté.
Sans titre, du projet « Light gravity », technique mixte sur toile, 150 x 150 cm, 2012
Sans titre, du projet « Dark energy », technique mixte sur toile, 50 x 50 cm, 2010
Sans titre, du projet « Light gravity », technique mixte sur toile, 210 x 140 cm, 2012
Sans titre, du projet « Dark energy », technique mixte sur toile, 210 x 140 cm, 2012
Sans titre, du projet « Dark energy », technique mixte sur toile, 210 x 140 cm, 2012
Sans titre, du projet « Light gravity », technique mixte sur toile, 210 x 140 cm, 2012
Sans titre, du projet « Dis/appear », technique mixte, 146 x 89 cm, 2013
Présent/participe passé
Les oeuvres sont des peaux. Elles se desquament de temps à autre, mais la strate présente ne renie rien, seulement recouvre, laissant des fois quelques fenêtres. Fragment, oeil, joyau clignent et brillent ou s’éteignent. Comment le présent pourrait-il communiquer avec le déjà-là? N’y a-t-il pas que le seul présent! Présent et passé dialoguent peu, mais s’espacent, s’affrontent, dans un aplat archéologique où, finalement, ils se réconcilient. Quand le passé s’opacifie, la main ou le regard présents creusent dans la paroi. Fentes, supurations, murmures. Ruptures, mais passages.
Sans titre, du projet « Présent/participe passé », technique mixte, 100 x 70 cm, 2013
(3 x), Sans titre, du projet « Dis/appear », technique mixte, 60 x 60 cm, 2013
(4x), Sans titre, du projet « Dis/appear, »technique mixte, 40 x 40 cm, 2013
Sans titre, du projet « Dis/appear », technique mixte, 100 x 100 cm, 2013
Sans titre, du projet « Dis/appear », technique mixte, 89 x 130 cm, 2013